Si on ne trouve pas dans la musique publiée au 16e siècle d’équivalent de l’œuvre de Brant ou d’Erasme, la folie pointe parfois son nez dans les chansons qui accompagnent la vie ou dans les spectacles qui la mettent en scène.Certains pastichent des cantiques pour le carnaval, d’autres imitent le style de Rabelais étrillant les mœurs du clergé, d’autres encore laissent libre cours à leur mélancolie.
La folie laisse également des traces dans des noms d’airs (Les Bouffons), de danses (Entrée du Fol) ou dans les titres de ballets (Ballet du monde renversé, Ballet des estropiés de cervelle ou Ballet des andouilles). Dans un autre pan du répertoire encore, sans que l’on sache exactement quel rapport son nom entretenait avec la folie, La Folia, qui deviendra l’un des plus grands standards de l’époque baroque, fait son apparition.
Les musiques sont issues des répertoires français, anglais, espagnols, portugais, avec des compositeurs comme Jacotin, Ortiz, Machado, Dowland, Du Bailly, Praetorius et des anonymes du 16e siècle.
BIOGRAPHIE DES ARTISTES
Isabelle Huteau, chant et basson
Clarinettiste depuis sa plus tendre enfance, Emmanuelle Huteau découvre le chant au sein des choeurs de la Perverie à Nantes puis suit des études de musique et musicologie à Tours. Elle étudie le chant avec Noémie Rime, Michele et Myriam de Aranjo, Michel Welche puis Florence Guignolet, le grégorien et le plain-chant avec Dom Jean-Pierre Longeat et Jean-Yves Hameline. Elle chante dans différentes formations de musiques anciennes comme Ma non troppo ou Voix de ville ; intervient comme clarinettiste et bassoniste dans les ensembles de musique traditionnelle (principalement en duo avec Olivier Depoix), cultive également un goût pour le chant a capella qu’elle pratique en solo ou ensemble. Elle travaille régulièrement avec les comédiens de Phénomène et Cie et crée de nombreux spectacles à la fibre littéraire.
Camille Rancière, vièle à archet
Camille est né à Paris à la fin des années 70. Enfant il chante six ans sous la baguette d’Olivier Schneebeli, participant notamment – en toute inconscience – à la redécouverte de quelques chef d’œuvres totalement oubliés de Marc-Antoine Charpentier. Il poursuit ensuite la pratique de l’alto avec Sylvie Altenburger et Claire Merlet, obtenant un DEM dans cette discipline. Il rejoint un temps le milieu du disque, à une époque où celui-ci entrait dans l’inconnu numérique. Il y croise Bernard Coutaz fondateur d’harmonia mundi, Christian Girardin, directeur éditorial, attaché à rendre le baroque accessible à toutes les oreilles bien avant que ce fut la mode, et l’aventureuse et talentueuse Catherine Peillon, qui sut créer des passerelles inédites entre styles dans le creuset méditerranéen. Eloigné un temps du milieu phonographique, il participa à la construction et à la rénovation de quelques lignes ferroviaires en Europe et en Afrique.
C’est connu : un train peut en cacher un autre. Pendant qu’il oeuvrait au ferroviaire, Camille a renoué avec le baroque, au violon cette fois, après plusieurs rencontres décisives d’Alice Piérot à Amandine Beyer. D’où, en 2009, il créée avec la chanteuse Emmanuelle Huteau l’association Son ar mein,…
Jean-Luc Tamby, luth
Jean-Luc Tamby est joueur de luth et musicologue. Il a étudié la guitare au Conservatoire national de musique de Paris et la musique ancienne notamment avec Hopkinson Smith, Vincent Dumestre et Jordy Savall. Il s’est produit à l’international, principalement avec le Poème harmonique, et a été également impliqué dans différents projets mêlant improvisation, poésie et théâtre. En tant que musicologue, il s’est intéressé aux théories de l’improvisation, aux identités musicales des minorités et aux échanges culturels mondiaux. Il a publié sur ces questions en France et aux Etats-Unis.
Il ensiegne la guitare, le luth et l’improvisation au Conservatoire de Rennes et la musicologie à l’Université de Rouen.